L'instrument qui m'a été gentiment prêté pour ce concert du 19 Octobre 2003 est une Onde Martenot en fin de vie : -sac de poudre complètement usé -fil du ruban "coincé" qu'il fallait tirer à la force du poignet... Cependant on peut jouer encore même avec un sac de poudre "complètement usé", car il reste tout de même un "résiduel" sur lequel on peut encore jouer. C'est grace à ce résiduel que j'ai pu "sauver un concert" mais sans plus. L'interprêtation est donc particulièrement plate, en regard de ce que l'on peut faire réellement avec une Onde Martenot. Cela me donne l'impression d'entendre un élève de classe d'onde, alors que le propre aux Ondes Martenot serait justement d'avoir un jeu émanant directement de la pensée. ("intention musicale" en langage pédant) L'intérêt des Ondes Martenot est aussi justement dans la qualité des nuances très prenantes, presque exagérées, entre les pianississssimi, et les Triples Forte. Plus que pour justifier une interprêtation plutôt "moyenne", je fais cette remarque pour rappeler une fois de plus le bond qui a été franchi avec l'ONDEA, dont les pièces inusables et fiables, permettent beaucoup plus de finesse dans le jeu, dépassant peut-être les meilleurs Ondes Martenot de concert existant encore aujourd'hui. J'ai dans mes projets de ré-enregistrer les inédits de Messiaen avec l'Ondéa. Claude-Samuel Lévine 23 Novembre 2006